La Pointe courte (Sète)

Publié en novembre 2017, dans Bildoj n° 11

“Comme c’était mon premier film, j’avais peur de ne pas savoir. Ayant peu confiance en moi-même, je prévoyais donc tout. J’avais imaginé chaque plan, tout préparé par des photographies et des dessins. Les Pointus — puisque c’est ainsi que l’on nomme ces quelque 250 habitants de La Pointe courte — s’étaient pris au jeu. Ils nous prêtaient leurs barques, leurs outils, leurs enfants et leurs chats. Ils étaient contents que j’aie choisi de filmer la chronique de leurs travaux et de leurs soucis de pêche. J’ai tourné La Pointe Courte en muet. Les pêcheurs et leurs familles, acteurs improvisés, faisaient de leur mieux pour lire les dialogues, mais je ne savais pas encore « diriger » des non-professionnels (ni les pros ; Noiret s’en est pas mal plaint). Faute d’argent, il n’y avait pas de caméra synchrone avec du son direct. On pouvait seulement enregistrer des ambiances, des voix et des cris de mouettes.”

Agnès Varda, à propos du tournage de La Pointe Courte, 1954-1955

Photos : © Ishta

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