“Système D”, par Farida Taher

Avril et mai 2020 – Village de La Noue, à Bagnolet. Sous l’impulsion d’Alhassane Diallo, jeunes et moins jeunes voisins / voisines se retrouvent quotidiennement entre midi et deux, et en début de soirée, pour offrir à manger à des hommes et des femmes de peu qui vivent aux alentours.

Amélie Marques-Novais / photo : © Ishta

Système D – long format (20 minutes)


Le “village” de La Noue (Bagnolet / 93)

Un reportage sonore de © Farida Taher

Musique d’Ismaël Saint-Remy

Avril et mai 2020 – Village de la Noue à Bagnolet abritant officiellement 2100 habitants, officieusement environ 3000.


Sous l’impulsion d’Alhassane Diallo, 42 ans, responsable du centre d’animation Toffoletti et président de l’association Temps libre, jeunes et moins jeunes voisins / voisines se retrouvent quotidiennement entre midi et deux, et en début de soirée, pour offrir à manger à des hommes et des femmes de peu, qui vivent aux alentours.

Planté au pied des tours et des barres d’immeubles des années 1970, le point de ralliement est un algéco municipal ; espace d’animation socioculturelle que les jeunes animateurs ont pris l’initiative de transformer en échoppe alimentaire, en ces temps de récession économique.

Amélie, 62 ans, doyenne des gardiennes des lieux, petit bout de femme bienveillante et bienfaisante, leur prête main forte. Venant au ravitaillement des locataires désœuvrés de son bâtiment, elle leur confie avec une certaine émotion un passé qu’ils ignoraient.


Claude, 54 ans, vit seul dans un appartement de la tour 30. Handicapé, il ne perçoit plus aucune ressource. Alerté de sa situation depuis le confinement, Alhassane lui porte à manger quotidiennement en attendant de dénouer ses problèmes.

Mohamed, 22 ans, animateur, très investi dans cette chaîne de solidarité, livre repas et denrées à domicile avec la délicatesse qui convient.

Trois portraits

1 – Système D comme “dalle”, avec Amélie


Amélie Marques-Novais / photo : © Ishta

Un reportage sonore de © Farida Taher

Amélie, 62 ans, doyenne des gardiennes des immeubles du quartier de La Noue à Bagnolet, petit bout de femme bienveillante et bienfaisante, prête main forte aux distributions de repas et denrées alimentaires provenant d’une coopération solidaire entre associations, services municipaux, collectifs, et autres particuliers, voisins et voisines. Venant au ravitaillement des locataires désœuvrés de son bâtiment, Amélie confie aux autres bénévoles son passé de misère.

Musique de Domenico Curcio – Piano Solo – Extrait du titre “Petite valse”

2 – Système D comme “dépendance”, avec Claude


La Noue (Bagnolet / 93) / photo : © Ishta

Un reportage sonore de © Farida Taher

Claude, 54 ans, vit seul dans un appartement de la tour 30, dans le quartier de La Noue, à Bagnolet. Handicapé, il ne perçoit plus aucune ressource. Alerté de sa situation durant le confinement, Alhassane, responsable du centre d’animation du coin, lui porte à manger quotidiennement en attendant que ses problèmes se dénouent.

Musique de Laei – Album Éponyme I – Extrait du titre “Petit pantin au cœur de glace”

3 – Système D comme “distanciation”, avec Mohamed


Mohamed, animateur à La Noue (Bagnolet / 93) / photo : © Ishta

Un reportage sonore de © Farida Taher

Mohamed, 22 ans, animateur, très investi dans la chaîne d’entraide solidaire qui a vu le jour dans son quartier de La Noue, à Bagnolet, livre repas et denrées alimentaires avec la délicatesse qui convient. Il se passerait volontiers de la mauvaise réputation des jeunes habitants du 93, taillée trop systématiquement par les médias.

Musique de Ismaël Saint-Rémy – Oud Solo

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Reportage d’Antoine Peillon + Ishta, à La Noue (Bagnolet), aux mêmes moments.

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Farida Taher réalise des documentaires radiophoniques et télévisuels depuis 27 ans. Elle affiche dans ses réalisations une prédilection marquée pour les sujets de société : éducation, santé, travail, immigration, jeunesse… et y affirme un style proche du “Cinéma Direct”, privilégiant la captation du réel et laissant une large place à l’humain. Son approche immersive est volontiers critique sur les phénomènes qu’elle observe, tout en restant fidèle aux sensibilités des personnages qui sont au cœur des histoires qu’elle livre.

Farida Taher, à La Noue (Bagnolet / 93), le 2 mai 2020 / © Ishta

Pour la radio, qu’elle a rejoint en 2004, elle a produit 120 reportages sonores diffusés sur France Culture dans le cadre de l’émission Les Pieds sur terre. La responsabilité de l’Atelier de création Paris-IDF de France Bleu lui a ensuite été confiée par intérim durant la saison 2016-2017.

Pour la télévision, et en particulier l’émission Strip-tease, elle a signé, de 1997 à 2004, 18 documentaires diffusés sur France 3Papa va venir (13’/2004), Grâce à Dieu (26’/2004), Mon petit cousin du Bled (52’/2002), Caramels bonbons et chocolats (35’/2002), Né Cassé (13’/2002), Classe tous risques (35’/2000 ), Avis de tempête (13’/2000), Inch’ Allah (13’/1999), La faute à Rousseau (13’/1999), L’embarras du choix (13’/1999), Obéissance et devoir (13’/1998), La fille maire (13’/1998), Tout salaire mérite travail (13’/1998), Deux bons petits diables (13’/1997), Elles et les garçons (13’/1997), L’amour sans voile (13’/1997), Le bar de l’escargot (13’/1996), Notre belle famille (13’/1996).

Elle a dirigé l’adaptation d’une collection, “Panorama du monde”, de 6 documentaires de 52′ sur France 5 en 2009, réalisé “Branchée, pas branchée”, un reportage de 26’ en 2001 pour le magazine Frères ennemis diffusé sur France 2, et “Le Seine Boat”, un 13’ pour le magazine Thalassa en 2000.

Elle a par ailleurs coécrit avec Jeanne, Cœur gros ventre vide, un récit de vie sur la pauvreté en France, paru aux Éditions Robert Laffont, en octobre 2013.

Elle assure occasionnellement des formations sur l’écriture radio et visuelle sans commentaire, dont elle s’est fait une spécialité.

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